Accueil

Vécu personnel du projet :

En cours d'écriture...

Conseils aux roboticiens en herbe:

Je voudrais formuler ici un certain nombre de conseils aux créateurs de robots ou aux futurs créateurs.

Niveau: Essayer de faire un robot qui corresponde à son niveau, à ses capacités. Certes, on a le droit de se lancer des défis, c’est même conseillé pour progresser. Mais ne pas s’engager dans l’inconnu complet. Si on se lance sur la création d’un robot sans jamais avoir touché à l’électronique, à la programmation, il faudra commencer très simple. Bref, il faut adapter son projet à son niveau, à ses finances, à ses capacités.

Tester au fur et à mesure. C’est indispensable, et en plus, ça fait plaisir. Il faut impérativement expérimenter et valider les différentes parties du robot au fur et à mesure, de manière indépendantes. Au fur et à mesure, on teste des assemblages de plus en plus gros, jusqu’au robot complet. C’est vrai surtout pour l’électronique et la programmation. Croire que tout va fonctionner après assemblage d’un robot complexe, sans rien avoir testé auparavant, c’est de l’utopie complète.

Tester et encore tester. Un robot, il faut le faire vivre. C’est comme ça qu’on s’amuse. Une fois qu’on a fini (en gros) de l’assembler, même après avoir testé au fur et à mesure, comme conseillé ci-dessus, on a fait à peine la moitié du travail (pour un robot programmable autonome un peu intelligent, pas pour un suiveur de lumière). Le reste, c’est du codage et de la mise au point, et c’est assez long. Mais c’est là où on voit le résultat de son travail, et ça fait vraiment plaisir. J’ai l’habitude de dire qu’un robot autonome (comme ceux construits pour la coupe de France) doit avoir au moins parcouru 10km avant de prétendre être fiable ; BobII ne doit pas en être loin ! BobIII est en plein dans cette phase de mise au point. Il faut impérativement varier les situations de vie de test, et ne pas se cantonner à un scénario unique.

Faire simple. C’est basique comme conseil, mais pas facile à respecter. C’est très tentant de faire des usines à gaz. Quand je vois certains projets de robot, je prend peur : et si je mettais ça, et puis ça, tien, un PIC juste pour contrôler la carte d’alimentation, un autre pour pour la communication avec le PC, un autre pour le contrôle de 4 servos; 3 batteries, une pour le PC, une pour l’électronique, une 3° pour la propulsion…

Faire évolutif. Là, je n’ai que peu respecté ce conseil pour BOBIII. Je n’avais pas le choix si je voulais faire à la fois compact et simple.

Planifier son projet. Ce n’est pas indispensable, loin de là, mais ça permet de faire des choses propres.

De la rigueur ! Oui, j’en ai cruellement manqué pour la réalisation de mon premier robot. Faire les choses « à l’arrache », ça fini tôt ou tard par devenir problématique.

Eviter de tout remettre en cause tout le temps. Ce n’est pas parce qu’on n’arrive pas à faire fonctionner quelque chose que la solution choisie n’est pas bonne et qu’il faut en changer.

Mais savoir aussi remettre en cause. C’est vrai aussi : il faut savoir changer ses choix, changer de technologie, et ne pas persévérer s’il s’avère qu’une solution technique n’est pas la bonne.

Eviter de succomber aux publicités, et éviter de se fier sans réflexion à des avis récoltés sur les forums. Je vois trop souvent des gens se lancer avec une solution, parce qu’on leur a dit que c’était « la meilleure solution ». Mais le choix d’une solution dépend énormément de ses besoins, de ses capacités, de ses moyens. Il faut savoir analyser tout ça. Il faut savoir se faire son propre avis, et ne pas étudier uniquement la solution qu’on s’est vue conseillée. Ca n’est pas forcément facile d’avoir un regard critique. Ca fait vraiment partie des erreurs les plus courantes dans la conception d’un robot.

Dans la même veine, ne pas écouter les geeks qui se foutent de la gueule des « ringards qui programment en basic ». Le web est un univers cruel où il est facile de propager une « pensée unique ». Regardez le forum Planète Sciences : 90% des gens y pensent que les seuls microcontrôleurs qui existent sont les PICs, que le seul OS est Linux, etc.... Il faut prendre énormément de recul par rapport à tout ça. De même, ça n’est pas parce qu’on a appris à l’école que le C++ est plus puissant qu’il est plus adapté à son projet que le C ou le Basic ! A-t-on besoin d’un langage « puissant » pour programmer un robot ? C’est peu probable.

Enfin, et surtout : travailler et encore travailler ; ne pas se décourager. Faire un robot comme BobIII, ça m’a pris pas mal de temps, et il est facile de se décourager. Bref, il faut savoir dès le début que ça va bouffer une grosse partie de son temps libre, si on veut arriver à un résultat correct. Une fois ce postulat établi, il faut être suffisamment assidu au travail pour faire progresser la bête. Ce n’est pas toujours facile après une journée de travail. Et ce n’est pas pendant les week-end que ça avance le plus. Si je bosse dessus 2 ou 3 soirs par semaine, à raison de 2h par soir, là ça avance beaucoup.

Etre fier de son travail. C’est important pour progresser. On peut pour cela montrer aux autres ce qu’on a réussi à faire, sur le web par exemple (comme moi), ou à une association de robotique (ils n’en sont toujours pas revenus…). Mais il ne faut pas s’attendre à recevoir des félicitations si on a seulement assemblé 4 composants et 3 servomoteurs. Ne pas non plus se faire inviter à un dîner de con...
Leon | 04/05/2008